Tribune « M le magazine » – Novembre 2020
Crise sanitaire ou crise des hôpitaux et de l’investissement public ?
La seconde vague du Covid-19 est bien là, de même que ses restrictions de liberté. Nous croyons en l’importance d’un effort national pour lutter contre cette pandémie, mais celui-ci doit être partagé. L’investissement dans les hôpitaux et pour les soignant.es doit être total.
En tant qu’élu.es de Massy, nous alertons sur la poursuite de la casse du service hospitalier qui se joue dans notre territoire et sur l’inaction de la majorité de droite de Nicolas Samsoen.
Nous proposons également des solutions concrètes, comme la création d’un Centre Municipal de Santé (CMS).
La casse de l’hôpital public se poursuit, en pleine crise sanitaire
Qui sait qu’en ce moment se poursuit le projet de restructuration des hôpitaux publics du Nord Essonne qui aboutira à la suppression de 569 lits ? Que notre Maire refuse de prendre position contre ce projet, allant jusqu’à refuser de faire voter en conseil municipal notre motion de soutien aux hôpitaux de proximité et aux personnels soignants ?
Quelle est la situation ?
En 2024 devrait ouvrir sur le plateau de Saclay un Centre hospitalier universitaire (CHU). Si cela peut se comprendre devant l’accroissement de la population et dans le cadre de l’installation de pôles de recherche, la conséquence en est la fermeture annoncée des hôpitaux de Longjumeau, Orsay et Juvisy, conduisant les habitant.es du Nord du département à une situation de sous-équipement et à des distances considérables à parcourir pour accéder aux soins ! Le nombre de lits passerait de 985 actuellement sur tout le territoire à 416, et 900 emplois sont menacés.
Et ces fermetures commencent dès maintenant, avant même que ne soit livré ce nouvel hôpital : cet automne, 56 lits ont été fermés à Juvisy, 30 lits de réanimation ont été supprimés à Longjumeau, le service d’hospitalisation pédiatrique d’Orsay vient de fermer et les urgences pédiatriques de ce même hôpital voient leur amplitude d’ouverture réduite.
À terme, des Centres de Consultation et de Soins d’Urgence sont prévus pour compenser la fermeture des trois hôpitaux, mais ils ne pourront se substituer à des hôpitaux de proximité. Ils ne répondront pas à l’urgence en chirurgie qui demande une ouverture 24h sur 24 avec un bloc opératoire en service permanent. Ils seraient déjà utiles en l’état pour désengorger les urgences débordées par l’insuffisance de médecins généralistes de ville.
En tant qu’élu.es locaux, nous nous opposons à ce projet, et nous vous invitons à nous rejoindre dans ce combat. Il n’est pas possible de faire mieux avec moins de lits et de personnels ; ceux-ci sont les clefs d’un service hospitalier de qualité. Nous ne comprenons pas qu’à l’heure de la pandémie de Covid-19, au moment où on en est à restreindre les libertés individuelles et où les équipes alarment sur leur épuisement, des centaines de postes continuent d’être supprimés. Après avoir applaudi les personnels de santé chaque soir, nous entendons tirer les leçons de ce qui s’est passé. Et nous ne sommes pas seul.es puisque 17 conseils municipaux du territoire se sont prononcés contre ce projet de destruction des hôpitaux publics.
Mais à Massy, la motion proposée par Nous Sommes Massy en conseil municipal le 26 juin 2020 a été balayée d’un revers de main par Nicolas Samsoen, qui a rappelé son soutien à l’hôpital du plateau de Saclay et a refusé de soumettre au vote notre texte.
Des besoins de proximité qu’il est possible de régler localement
A Massy, nous nous retrouvons face à une raréfaction de l’offre de santé avec le départ en retraite de plusieurs médecins non remplacés notamment dans le quartier Opéra. La « Maison de Santé » de Place de France n’est qu’un transfert de médecins déjà présents à Massy et n’apportera pas de ressources nouvelles.
En tant que municipalité, il est pourtant possible d’agir !
Nous portons, depuis des années, le projet d’un Centre Municipal de Santé (CMS), comme cela existe dans d’autres villes de la région.
Objectif : faire venir de nouveaux médecins, salariés par la Ville, afin d’assurer des missions de prévention et de soins, sans dépassement d’honoraires: tiers payant, sans dépassements d’honoraires et adossé à un projet territorial de santé en articulation avec les acteurs du territoires.
Le CMS serait la clef d’une politique municipale volontariste sur le plan sanitaire, plus juste socialement. Ce type de projet bénéficie de subventions le rendant totalement viable financièrement pour une ville comme Massy.
Assassinat de Samuel Paty
Au moment de rédiger cette tribune, nous éprouvons une vive émotion suite à l’assassinat perpétré contre Samuel Pary. Ce drame rappelle que les valeurs républicaines que nous défendons – liberté d’expression, fraternité, laïcité – ne doivent jamais être tenues pour acquises et sans cesse rappelées. Nous saluons l’unité du conseil municipal pour faire face à cet événement.
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Vos élu·es
Hella Kribi-Romdhane, Roger Del Negro, Joanie Cayouette, Alexandre Gilles, Cécile Cohen, Jonathan Laban-Bounayre
Contact : elus@noussommesmassy.fr
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