Les élu·e·s Nous Sommes Massy déplorent la coupe rase des arbres et arbustes longeant la ligne de RER C sur le territoire de la ville de Massy. La destruction d’habitats pour de nombreux oiseaux actuellement en nidification, période pendant laquelle ils sont les plus vulnérables, est une atteinte manifeste portée aux animaux qui y nichent, à la biodiversité en général et à la qualité de vie des Massicois·es.
L’émotion est vive face à cette coupe rase opérée le long de l’avenue du général de Gaulle. Les services rendus par les arbres et les haies sont inestimables : contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, contre l’effondrement de la biodiversité (corridors écologiques, habitats pour la faune, etc), contre la pollution de l’air et sonore, contre les risques d’inondation et de glissement de terrain, à la préservation du paysage.
Une atteinte majeure portée aux animaux et à la qualité de vie des Massicois·es
La période de reproduction des oiseaux court de la mi-mars à la mi-août. C’est un moment crucial de l’année pour les oiseaux pendant lequel ils sont très vulnérables. Les opérations d’élagage ou d’abattage d’arbres et de haies sont particulièrement préjudiciables pendant cette période puisqu’elles entraînent le dérangement voire la destruction des couvées.
Or, le droit européen et le droit français interdisent de telles atteintes. Ainsi, la directive « Oiseaux » du 30 novembre 2009 impose une protection stricte de tous les oiseaux sauvages pendant leur période de reproduction. Le code de l’environnement précise alors : « Il est interdit de détruire, d’enlever ou d’endommager intentionnellement les nids et les œufs, […] ». Détruire le nid d’une espèce protégée constitue un délit passible de deux ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.
Au-delà de l’impact majeur sur les animaux, la qualité de vie des Massicois·es s’en retrouve altérée en termes d’impacts sonores et visuels en premier chef. S’y ajoutent les risques de ruissellement.
Récidives de SNCF Réseau et RTE : le Maire de Massy aurait dû anticiper
Faut-il rappeler que SNCF Réseau et RTE (Réseau de transport d’électricité) n’en sont pas à leur premier coup d’essai? Au printemps 2019, le maire d’Igny s’était fort justement ému de ce “massacre […] sur les à-côtés du RER C”. Une opération de ce type à Massy était donc prévisible.
Pour Jonathan Laban-Bounayre, conseiller municipal Nous Sommes Massy : “L’opération menée à Igny en 2019, aurait dû alerter le Maire de Massy et l’inciter à discuter en amont avec les sociétés concernées. Je déplore l’inaction de la municipalité sur la condition animale et les enjeux écologiques. L’espace naturel de Vilgénis ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de la politique attentiste menée par le maire. A Nous Sommes Massy, nous ne voulons pas d’une Nature mise sous cloche. Nous voulons qu’elle fasse partie intégrante de la ville et de la vie des Massicois·es, dans l’esprit des chantiers menées par de nombreuses associations locales comme Haie magique, Trouve ma culture, Permapolis ou les Massyculteurs.”
Face à la sécurité des infrastructures, des solutions existent
A Igny, RTE s’était retranchée derrière la logique de sécurité des infrastructures. Qu’en est-il à Massy ? Si, l’enjeu sécuritaire n’est pas à négliger, des aménagements sont possibles: tailler en dehors de la période estivale et de nidification des oiseaux (printemps-été), alors que les arbres jouent un rôle de rafraîchissement de l’air ambiant salutaire en zone urbaine.
Par ailleurs, l’élagage sélectif est préférable à la coupe rase. La logique économique ne doit pas primer sur l’intérêt à vivre des animaux, sur les questions environnementales et sur la qualité de vie des Massicois.es.
Nous sommes atterré·es : quelle est la valeur des discours portés par la plupart des acteurs politiques notamment durant les campagnes électorales récentes si quelques semaines après tout repart comme si de rien n’était ? Certains craignent que “le monde d’après” soit comme “le monde d’avant” mais en pire. Ne leur donnons pas raison à Massy.
Nous demandons qu’une instance de veille soit créée dans le but d’anticiper de telles situations pour interpeller tous les acteurs qui agissent sur le territoire de la commune afin d’anticiper et de ne pas se retrouver à nouveau devant le fait accompli. Chacun·e sait que nous sommes à la croisée des chemins et que si des changement radicaux n’interviennent pas tout de suite nous ferons face à une catastrophe dans les toutes prochaines années. Bien évidemment nous pensons que la Mairie est la mieux placée pour mettre en place cette instance. A vous de jouer Monsieur le Maire !