Concentrations alarmantes de polluants éternels dans notre eau potable : des interrogations sur sa qualité et sa gestion (vidéo)
Le journal Le Monde a récemment révélé les résultats d’une enquête menée par l’UFC que Choisir et Générations Futures entre juin et novembre 2024 sur 30 communes de France concernant les concentrations de TFA ou Acide trifluoroacétique en France.
Le TFA fait partie de la famille des PFAS (composés chimiques synthétisés par l’homme). Ces PFAS sont soupçonnés d’être cancérogènes (foie, reins), d’être des perturbateurs endocriniens, de favoriser l’obésité et le diabète, d’affecter la fertilité, ou le développement du fœtus entre autres exemples.
Le TFA n’est pourtant pas inscrit dans la liste des 20 PFAS réglementés, dont la concentration ne doit pas dépasser 100 ng/l. Cette anomalie est contestée par plusieurs pays européens dont l’Allemagne et l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire française) mènent une enquête depuis 2017 sur cette question).
Or de fortes concentrations de ce produit ont été mises en évidence : à Palaiseau, elle est de 2500 ng/L, à Antony de 2400 et à Chilly Mazarin de 2100. Si cette concentration est moins importante que la valeur limite de 60 000 ng/l fixée par la direction générale de la santé, il faut souligner que les valeurs limites de nombreux autres pays européens sont beaucoup plus basses (par exemple 2 200 ng/ l aux Pays Bas).
Le TFA est très persistant, difficile à éliminer de l’environnement et constitue à plus ou moins long terme un danger pour la santé des habitants mais aussi un coût très important de dépollution.
Le groupe Nous Sommes Massy demande donc des éclaircissements à la majorité municipale :
- pourquoi cette concentration est-elle si élevée dans notre zone alors que les prélèvements à Evry ont montré une concentration de seulement 170 ng/ l ?
- le SEDIF expose que la nouvelle méthode de filtration membranaires, qui sera présente dans les prochaines stations d’épuration à horizon 2030 -ce qui paraît déjà loin- permettra de limiter la présence de TFA dans l’eau potable.
Or cette affirmation reste encore à prouver. Si cette nouvelle méthode est un progrès, il est très difficile de retenir le TFA, beaucoup plus que les autres PFAS comme l’a souligné dans de nombreux quotidiens Julie Mendret, docteure en génie des procédés de l’environnement à l’université de Montpellier.
Pourrait on avoir des informations supplémentaires sur la méthode / le timing de sa mise en œuvre en ce qui concerne la zone où se trouve notre commune ?
De façon générale, nous ne pouvons que déplorer le manque de transparence concernant la question de la qualité de l’eau, enjeu majeur de santé publique mais aussi concernant sa gestion alors même que c’est une compétence municipale.
Le groupe Nous Sommes Massy s’interroge notamment sur l’opacité visiblement organisée par le délégataire du SEDIF en ce qui concerne la distribution de l’eau dans notre territoire, délégation qui vient d’être renouvelée pour 12 ans. En effet, le nom de Véolia n’apparaît quasiment plus dans les documents à destination des consommateurs, c’est en effet le nom de Francilianne qui est utilisé, comme si l’entreprise, par le biais d’une filiale qu’elle contrôle de A à Z, voulait se détacher des responsabilités qui sont les siennes. Ou peut-être faire croire qu’une entreprise comme Véolia dont l’objectif principal est de faire des bénéfices serait un service public local ? C’est tromper les consommateurs.